Le pharmacien peut désormais réaliser trois types d’entretien pharmaceutique nouvelle génération. Les patients concernés par ces entretiens sont non seulement les patients sous traitement anti vitamine K (AVK) mais aussi les patients sous traitement anticoagulants oraux d’action directe (AOD). Véritable enjeu de santé publique, ces médicaments à marge thérapeutique étroite, nécessitent une surveillance renforcée en raison du risque hémorragique ou thrombotique élevé qu’ils peuvent induire s’ils ne sont pas correctement utilisés. Ils constituent la première cause de iatrogénie en France, et on estime que chaque année les accidents iatrogéniques liés à la consommation d’AVK sont responsables de 17 300 hospitalisations et de 4 000 décès.

D’autre part, concernant l’accompagnement des patients asthmatiques, les entretiens s’étendent dorénavant tous les patients traités par un corticoïde inhalé sur une période d’au moins 6 mois. L’asthme concerne 6,8 % de la population générale, soit environ 4,5 millions de patients. La bonne observance du traitement et sa bonne administration à long terme, s’agissant des traitements inhalés, participent à une prise en charge optimisée des populations concernées.

En pratique, les modalités d’accompagnement comprennent désormais 2 entretiens pharmaceutiques la première année de l’adhésion du patient, puis un entretien pharmaceutique les années suivantes, complété par deux évaluations de l’observance. Le suivi de l’observance est une nouveauté. Désormais si vos accompagnements s’inscrivent dans la durée, vous pourrez les adapter en fonction du profil de vos patients. Ce suivi prend la forme d’un échange entre pharmacien et patient basé sur un questionnaire (disponible sur le site Internet de l’assurance maladie). En fonction des réponses du patient un score permettant d’évaluer l’observance est attribué. Un bon score confirme l’efficacité des entretiens préalables, un score plus bas peut faire comprendre au patient l’importance de conserver la fréquence des entretiens pharmaceutiques. Le forfait annuel est revalorisé à 50€ par patient la première année et à 30€ les années suivantes.

A ces 3 dispositifs d’accompagnements, s’ajoute le bilan partagé de médication. Le rôle du pharmacien est de prévenir les risques iatrogéniques et d’optimiser la prise de médicaments chez le patient âgé de plus de 65 ans avec au moins une affection de longue durée et chez les patients de plus de 75 ans, prenant plus de 5 médicaments par jour. Cela représente près de 4 millions de malades chroniques pour lesquelles il y a des enjeux d’observance ou des risques de iatrogénie, notamment en sortie d’hospitalisation, ou en cas de prescripteurs multiples. Cette mission s’ouvre aussi aux les patients des EPHAD, ce qui augmente encore le nombre de patients potentiels par pharmacie. La rémunération du pharmacien est de 60 € par patient la première année dès lors que l’ensemble des étapes du bilan ont été réalisées, et entre 20 et 30 € les années suivantes selon que le traitement du patient sera ou non modifié par le médecin. Plus de 39 millions d’euros sont programmés pour ces bilans de médication sur 3 ans. L’avenant précisant les modalités pratiques de mise en œuvre des bilans de médication n’a pour sa part pas encore fait l’objet d’une parution officielle.  Les détails pratiques seront prochainement disponibles sur le site de l’assurance maladie.

Compte tenu de ces nouvelles missions qui lui sont confiées, il est indispensable que le pharmacien se forme et actualise ses connaissances pour répondre au mieux aux besoins des patients.

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